30 janvier 2016: WE ARE NOT GOING BACK – Les murs abattus deviennent des ponts.

WE ARE NOT GOING BACK

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Le mouvement des exilés résonnera loin. Aujourd’hui l’espace européen se referme mais le courage de beaucoup fait trembler ses vielles et ses nouvelles frontières, toujours plus meurtrières. Le droit de voyager n’est accordé qu’à ceux qui ont encore le privilège d’avoir des papiers, à Menton les trains sont rafflés, à Calais c’est une bataille sans répit pour traverser la manche qui a lieu et l’Europe commence à s’habituer avec cynisme aux tragédies en méditerrannée. Le capitalisme semble aux aboits, il ne tient plus dans l’exploitation de l’ensemble des populations, sa nouvelle équation cherche à exclure le plus grand nombre et fait brandir la peur du mythe de l’invasion pour régner. ‘Terroristes’, ‘musulmans’, ‘migrants’, ‘chomeurs’, ‘quartiers sensibles’, ‘casseurs’ et ‘trafiquants’… les amalgames fusent pour désigner les indésirables que la république construit. Le climat s’alourdit, les portes des maisons craquent sous les béliers de l’état, les prisons se remplissent d’innocents, la police assassine et la justice l’acquitte, les espaces de liberté rétrecissent et l’état sécuritaire écrase systematiquement toute reponse sociale à l’éffondrement du systéme annoncé.
Nous ne nous retrouvons pas dans les divisions nationales et encore moins dans les situations d’apartheid entre ‘européens’ et ‘étrangers’. Les délires réactionnaires, nationalistes aveugles et xenophobes font le jeu des capitalistes et des gouvernements qui les alimentent pour renforcer leurs pouvoirs arbitraires. L’état d’urgence consacre les pratiques sécuritaires et l’état policier, il légitime la guerre aux réfugiés et le contrôle sur tous. La seule manière de sortir cette europe de sa ‘crise’ est d’affirmer la liberté de circulation pour tous et toutes, sans (état d’) exeption.

Quant on perce les montagnes pour accélérer le flux dévastateur des marchandises et de la mondialisation économique et abbattre les frontières au développement liberal, on monte dans le même temps les hommes les uns contres les autres, on leur mène la guerre. A Calais, c’est en se confondant à des marchandises dans les camions que des sans-papiers tentent de rejoindre le Royaume-Uni, dans les alpes maritimes, on veut transformer une vallée préservée en une autoroute internationale pour poids lourds, pendant que la répression raciste s’abat sur la frontière et que en son nom, la chasse à l’homme s’intensifie. Les murs de Palestine et du Mexique, comme ceux que l’europe érige en ce moment sont les chiens de garde d’un colonialisme occidental qui assèche et désorganise des régions entières de notre planète et condamne les populations à la misère et l’exode.
Vintimille, août 2015
Cet etat d’exclusion est un affront violent à qui se libère en l’exil et à l’humanité tout entiere. La mécanique des flux ouvre les vannes d’un monde abjecte que nous nous empressons de voir disparaître. Au contraire la solidarité toujours plus forte avec les sans-papiers et leurs luttes est notre vraie arme. Quant tout sent le moisi, l’odeur des cendres devient saine.

L’urgence est dans l’opposition infaillible à l’état sécuritaire, et sa police raciste.
Les murs abattus deviennent des ponts.
Pas un pas en arrière…

Nice, le 30 janvier 2016.

afd